Londres a pris du poids au fil des ans. Ne comptant que Burberry comme très grosse pointure, elle a mis l’accent dès le départ sur les jeunes stylistes talentueux sortis de ses prestigieuses écoles, bénéficiant d’un soutien important de la part des institutions. Mais excès et créativité exacerbée y prennent souvent le dessus sur le vrai vêtement.
Dominique Muret - Fashionmag - 7 septembre 2015
La Fashion Week de Londres déménage à Soho
Depuis 2009, la Fashion Week de Londres avait lieu à la Somerset House, sur The Strand
En Septembre 2015, elle déménage à Soho, Brewer Street Car Park. Les bureaux du British Fashion Council (BFC) restent à la Somerset House.
Le bâtiment art déco de Brewer Street Car Park sera aussi le siège du Designer Showrooms, pour les créateurs qui préfèrent exposer que défiler. - BFC
The International Fashion Showcase annonce sa 4ème édition
Février 2012 : Le British Council et le British Fashion Council lancent The International Fashion Showcase (IFS), festival dédié à la jeune création.
20 au 24 Février 2015 : la 4ème édition de l'IFS accueille 130 designers en provenance de 30 pays de 4 continents, lors de la Fashion week femme de Londres programmée du 20 au 24 février, dans le Brewer Street Car Park, un parking situé dans le centre de Londres dans le quartier de Soho.
Organisé en collaboration avec les ambassades et instituts culturels internationaux présents à Londres, l'IFS a pour objectif de mettre en valeur les créateurs émergents les plus intéressants à travers des installations les regroupant par pays, qui reflètent la culture contemporaine de chaque nation.
En trois ans, la manifestation, gratuite et ouverte au public, est devenue un rendez-vous incontournable mettant en contact les jeunes designers avec un vaste public d’acheteurs, de journalistes et de blogueurs. Chaque année est décerné, par ailleurs, un prix à un pays, à un designer et à un curateur d'exposition, par un jury d’experts présidé par Sarah Mower, journaliste de mode pour Vogue, qui s’occupe des talents émergents au sein du British Fashion Council.
Source Fashion Mag 24 Décembre 2014
Quartiers modes à Londres
Montée en puissance du Luxury Quarter
Constatant l'incapacité de Paris à défendre son attractivité touristique dans la compétition internationale, Londres s'organise pour capter la plus grande partie des dépenses touristiques dans la mode et le luxe.
Londres met en place une politique d'accueil du tourisme international à fort potentiel d'achat à l'opposé de Paris.
La gare Saint Pancras de L'Eurostar est une porte d'entrée dans la modernité du Londres du XXIème siècle, alors que la Gare du Nord est une plongée dans un enclos de misère tiers mondisé, où les bandes de voleurs et les taxis clandestins assaillent les touristes dès leur descente de l'Eurostar.
Les taxis londoniens sont les plus célèbres au monde, alors que les taxis parisiens sont considérés comme les pires au monde.
Tous les commerces touristiques sont ouverts le Dimanche à Londres, alors que dans un Paris miné par le chômage, l'opposition aux ouvertures le Dimanche étouffe le dernier secteur créateur d'emplois.
Couvrant les sites historiques de Mayfair, St James et Piccadilly, le Luxury Quarter attire de plus en plus de designers et de maisons de couture britanniques.
Après Amanda Wakeley en janvier 2014, Roksanda en mars 2014, puis Victoria Beckham et Hunter, ce fut le tour de Christopher Kane fin 2014 et d’Erdem auprintemps 2015 d’y ouvrir une enseigne.
Tous ces designers viennent ainsi y retrouver d’autres grandes marques internationales, à l’image de Karl Lagerfeld, Fendi ou encore Nigel Hall, qui y ont tous ouvert une boutique cette année.
Ce quartier, qui a toujours hébergé un certain nombre d’enseignes de mode haut de gamme, prend désormais une orientation plus radicale : « Il y a 22 ans quand j’ai commencé ma carrière, Mount Street (ndlr : l’une des rues de ce quartier) était la Mecque des antiquaires», explique Peter Wetherell, président de l’association Mount Street et directeur général d’une agence immobilière dans Mayfair. «Son profil est aujourd’hui radicalement différent et, à l’heure actuelle, il n’y a plus aucun espace disponible pour de nouveaux commerces».
Cette transformation du quartier remonte à 2010, date à laquelle le New West End Company et le Heart of London Business Alliance, deux sociétés publiques chargées d’attirer des fonds pour améliorer l’attractivité des quartiers, ont lancé l’initiative London Luxury Quarter.
Objectif : repositionner ce berceau du luxe londonien en une destination globale dont les dépenses sont estimées à quelque 3 milliards de livres par an (3,76 milliards d'euros).
Détentrice d’un portefeuille de 2 milliards de livres (2,5 milliards d'euros) dans le quartier de St James, la société de développement immobilière The Crown Estate s’est engagée il y a deux ans à y investir quelque 500 millions de livres (627 millions d'euros) : « L’objectif était de créer une destination haut de gamme très pointue tout en préservant l’héritage très fort de St James et ses liens avec la royauté» explique Antheas Harries, gestionnaire de portefeuille au sein du Crown Estate.
Berceau de nombreuses sociétés de capital-investissement et de fonds alternatifs (hedge funds), le London Luxury Quarter attire aussi une clientèle touristique internationale aisée : en 2013, la Chine, les Etats-Unis et la Russie se sont hissés sur le podium des pays les plus dépensiers dans ce quartier. La Chine s’est même arrogée 25% des ventes internationales et la plus haute dépense moyenne, avec 1601 livres (2008 euros).
Stéphanie Salti dans FashionMag du 19 Décembre 2014
Oxford Street et Covent Garden pour les chaînes
Soho pour les boutiques de créateurs
Notting Hill pour la bonneterie et la ganterie
Bond Street et Mayfair pour le prêt-à-porter chic et élégant
Canary Wharf au sud de la Tamise, avec quelque 200 magasins grand public et stylistes tendance.
Usines réhabilitées de Camden pour l'audace et l'excentricité
Shoreditch et Brick Lane dans l'East End pour les fripes et accessoires vintage.
Westfield Stratford City, centre commercial de 300 enseignes
Le nec plus ultra de la création contemporaine sélectionné par la styliste de Comme des garçons, Rei Kawakubo
17-18 Dover Street
www.doverstreetmarket.com
Dover Street Market s’installe dans l’ex-siège de Burberry à Londres
Dover Street Market change d’adresse à Londres et triple sa superficie. Lancé pour la première fois à Londres en 2004 par le groupe Comme des Garçons, en s’installant au 17-18 Dover Street, dans le quartier Mayfair, l’enseigne multimarque vient de déménager pour s’implanter dans les locaux historiques de Burberry, aux numéros 18-22 de Haymarket.
La griffe de luxe britannique avait ouvert sa première boutique en ses lieux en 1912 et installé son siège jusqu’en 2007, date à laquelle elle a déménagé dans la Horseferry House, à Westminster.
Pour l’occasion, une collection de 20 manteaux Burberry originaux ont été restaurés exclusivement pour Dover Street Market, où la marque entre pour la première fois.
Dans un communiqué, la griffe annonce également que la designer japonaise de Comme des Garçons, Rei Kawakubo, va réinterpréter des imperméables Burberry, qui seront disponibles d’ici à la fin de l’année.
D’autres marques présentes à Dover Street Market ont concocté également des pièces exclusives pour le magasin.
Le nouvel espace occupé par Dover Street Market est trois fois plus grand que celui historique de Mayfair, avec près de 3 000 m² sur cinq niveaux.
Rei Kawakubo a voulu valoriser l’édifice en gardant certains éléments originaux du bâtiment, tels la façade, les plafonds, les fenêtres et le grand escalier central.
Le magasin héberge de nombreuses marques, de Palace à Dior, en passant par The Row, Simone Rocha, Vêtements et J.W. Anderson.
L’enseigne Dover Street Market s’est dupliquée en mars 2012 à Tokyo, dans le quartier de Ginza, à New York en 2013 et en Chine, via une franchise avec I.T Beijing Market.
Par Dominique Muret - FashionMag 21 Mars 2016
NewGen : soutien du British Fashion Coucil en faveur des jeunes stylistes
NewGen, lancé en 1993 par la chambre syndicale britannique de la mode, le British Fashion Council (BFC), et cofinancé par l’enseigne Topshop, apporte un soutien concret et efficace aux talents les plus prometteurs sur plusieurs saisons.
« Nous sélectionnons une dizaine de stylistes, que nous accompagnons pendant six saisons. Cela nous permet de voir leurs qualités, mais aussi leurs handicaps, et ainsi de mieux les aider », explique Anna Orsini, consultante stratégique du BFC et membre du comité NewGen.
« A partir de 2007, le programme NewGen a totalement changé, passant d’une simple aide financière à un soutien à 360 degrés, élargi à toutes les problématiques liées au lancement d’une maison de mode, du cashflow à la distribution, en passant par la protection de la marque. Il est fondamental, par exemple, que les jeunes déposent le nom de leur marque en Chine dès leurs tout débuts », poursuit-elle.
Pour la saison printemps-été 2016, NewGen n’accueillera pas de nouveaux noms, continuant à soutenir neuf jeunes créateurs sélectionnés des saisons précédentes. Il s’agit de
1205
Ashley Williams
Ryan Lo
Claire Barrow
Danielle Romeril
Molly Goddard
Marta Jakubowski
Sadie Williams
la Française Faustine Steinmetz, entrée dans le dispositif en 2014.
Ashley Williams et Ryan Lo, qui vont défiler lors de la Fashion Week de Londres du 18 au 22 septembre prochain, tandis que les autres participants y présenteront leur collection
Pour sa part, Marques'Almeida, la marque lancée en 2011 à Londres par les Portugais Marta Marques et Paulo Almeida, qui a bénéficié du soutien de NewGen jusqu’en février dernier, défilant sur les podiums londoniens, quitte le programme cette saison pour voler de ses propres ailes.
« NewGen accompagne aussi de manière très concrète les jeunes sur le marché. On les aide sur le produit et la distribution. Ils sont d’abord vendus auprès de quatre multimarques pilotes dans le monde, en Asie, aux Etats-Unis et en Europe (Paris, Londres). Nous organisons aussi les London Showroom, afin qu’ils puissent rencontrer des acheteurs potentiels sur différents marchés stratégiques », indique encore Anna Orsini.
Le programme London Showroom, qui permet aux créateurs débutants de NewGen de présenter leur travail aux acheteurs de par le monde, a été lancé en 2008 et a compté jusqu'à présent 37 éditions pour un total de 150 designers et 6 500 commandes.
« Nous sommes un peu comme le directeur commercial de ces stylistes en herbe. Avec London Showroom, nous avons choisi de les emmener dans des places très ciblées : Paris, qui est incontournable pour le business, New York, pour rencontrer la presse la plus prestigieuse et les détaillants américains, Los Angeles, pour le stylisme et le red carpet, et Hong Kong, car c’est la porte d’entrée pour le marché asiatique, un marché primordial aussi pour la mode masculine », conclut Anna Orsini.
